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Made in France, mais comment ?

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Si l'on peut être légitimement déçu par le contenu de la campagne pour l'élection présidentielle, il est au moins deux sujets qui auront eu le mérite d'être largement abordés : la compétitivité des entreprises et le « made in France ». Le constat est partagé : la balance commerciale de la France est tellement déficitaire qu'il devient urgent d'agir. Les recettes pour y remédier sont pour le moins variées. Les uns estiment que le coût de la main-d'oeuvre n'est pas un problème et que seule l'innovation est source de progrès. Les autres préconisent une assiette plus large pour le financement de la protection sociale ou la fermeture des frontières. Sur ce thème, les idées proposées sont « clivantes », comme on dit.

L'horticulture a toute compétence sur ce dossier. Elle fait face, dans un contexte totalement ouvert, à la concurrence de pays qui ont des coûts assez comparables aux nôtres et à d'autres qui bénéficient d'avantages concurrentiels notoires. Les Pays-Bas prouvent que l'on peut tirer son épingle du jeu dans un pays à coûts élevés. Les pays du sud de l'Europe disposent de charges bien moins élevées que les nôtres. L'Allemagne offre des avantages spécifiques à l'agriculture, qui rendent le secteur concurrentiel à l'export.

Lors de l'exercice imposé aux candidats par les professions agricoles le 29 mars dernier (voir page 4 de ce numéro et notre édito de la semaine dernière, n° 794), la question de la compétitivité a été posée à Nicolas Dupont-Aignan qui a montré qu'il connaît le sujet : « Supprimer les charges salariales agricoles permettrait de lutter contre l'Allemagne. Mais des pays comme la Roumanie et la Pologne sont un vrai problème ». Ces derniers ne sont pas vraiment un souci pour l'horticulture. Même solidaire, l'agriculture est composée de filières aux intérêts divergents. Il en va certainement de même dans l'industrie. La compétitivité restera sur le tapis bien après la présidentielle...

PAR PASCAL FAYOLLE

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